Politique jeunesse : restons cohérents

En une seule  année, le chômage des jeunes a augmenté de 32%. Cette situation est d’autant plus inquiétante que le taux de chômage était de 21,2% en 2008 contre seulement 6% en 1975.

La volonté annoncée du Gouvernement de lutter contre ce constat alarmant se justifie. Pour autant, les plans en faveur des jeunes se succèdent depuis plus de trente ans sans réels succès. Après les TUC, les CES, les CIP, voici une nouvelle batterie de mesures axées sur les baisses des charges, qui n’aborde pas réellement les problèmes structurels au premier rang desquels se trouve l’échec scolaire. Avec un système éducatif qui tend plus à éliminer qu’à promouvoir, la France continue d’envoyer une partie trop importante de ses jeunes dans des formations garages, ou directement sur le marché du travail sans diplôme.

Bien entendu, le Médoc n’échappe pas à cette situation, même si le taux de chômage des jeunes y est moins important que dans d’autres régions. Dans ce contexte, l’étude récente effectuée par les services de l’Etat portant sur les jeunes en Médoc a quelque chose d’irréel, tout au moins à la lecture du journal Sud-ouest qui titre : « les défaillances locales de la politique jeunesse ».

Alors que formation, éducation et emploi, toutes compétences de l’Etat sont les priorités pour l’avenir social et professionnel des jeunes, cette étude souligne très curieusement « l ’un des enjeux vise donc à mobiliser les élus locaux autour des politiques de jeunesse». Elle rajoute « la politique jeunesse se limite trop souvent à la seule politique de prévention » alors qu’il s’agit là certainement de la seule réelle compétence qui relève des élus locaux et des maires en particulier.

Que ce soit au travers de l’éducation, de l’orientation, de l’accès à l’emploi, du statut des étudiants ou des apprentis, il est urgent que l’Etat exécute ses compétences et se donne les moyens d’une politique nationale en faveur des jeunes.

Il serait dramatique que l’Etat poursuive son désengagement dans l’éducation ou l’orientation et les exemples récents sont nombreux (en Médoc comme ailleurs) tout en cherchant à se défausser sur des maires déjà bien en difficulté pour assumer leur propres compétences.