Remaniement
L’annonce depuis 6 mois d’un remaniement, qui se traduit par la reconduction presque à l’identique du même Gouvernement, est à l’image de la pratique présidentielle : des déclarations ambitieuses qui débouchent sur rien ou pas grand-chose. C’est la politique du verbe et du geste que je dénonce régulièrement à l’Assemblée.
Mais ce non-remaniement est aussi à l’image de la faiblesse dans laquelle se trouve désormais le Président. L’hyper-présidence a fini logiquement par se retourner contre lui. Le premier ministre, mieux placé dans les sondages, en sort conforté. Il aura la charge de la gestion des affaires intérieures, pendant que le Président se consacrera à l’international avec le G20. Objectif, redorer son image et se situer si possible au dessus du directeur général du FMI.
Reste que le véritable vainqueur de ce non-remaniement est le Président du groupe UMP à l’Assemblée. J. F. Copé a obtenu ce dont il a besoin pour son ambition politique : la direction de l’UMP. En tenant la majorité à l’Assemblée nationale et le parti majoritaire, il est en capacité d’influer fortement sur les prochaines présidentielles. Une alliance avec F. Fillon, scellée avec l’appui d’une majorité de députés UMP à la fois lassés et inquiets, n’est plus à exclure.