Jeunes

lyceeretraiteL’entrée des lycéens dans la rue, et peut être aujourd’hui des étudiants, est d’abord l’expression d’un profond malaise ignoré ou sous-estimé depuis ces dernières années.

Depuis plus de 10 ans, le taux de chômage des jeunes n’a cessé de monter pour atteindre un recors jamais vu : près d’un jeune sur trois est aujourd’hui au chômage. Penser que les lycéens ignorent cette situation serait non seulement simpliste, mais dangereux et réducteur. Car le chômage n’est pas le seul problème. C’est le positionnement social des jeunes qui est gravement remis en cause.

Alors que le niveau de diplômes ne cesse de s’élever, le niveau des revenus des jeunes entrant dans la vie active, ne cesse de baisser. Emplois précaires, passage par des périodes de stages toujours plus longues, postes sous-qualifiés et mal rémunérés….c’est d’abord cette perspective qui les attend. Et ils le savent.

Ces jeunes étudiants sont majoritairement issus de la classe moyenne. Mais quand ils rentrent sur le marché du travail, leur rémunération « nette », celle qui reste une fois payé les charges obligatoires, notamment les loyers, est inférieure à celle des catégories ouvrières. C’est un déclassement social qui se produit. Et ce déclassement que les jeunes ressentent, parfois confusément, est particulièrement grave pour notre avenir commun.

« La pire des injustices, c’est l’immobilisme » a dit hier le Chef de l’Etat. C’est surtout l’ignorance du vécu quotidien des gens qui est la pire des injustices.