Manipulations

blahblahComme il y a trop de monde dans la rue pour continuer d’entretenir la polémique sur le nombre de manifestants, l’Elysée a transmis aux ministres les nouveaux « éléments de langage » à tenir devant l’opinion publique.

Ainsi une escadrille de ministres a été envoyée hier sur les radios et télévisions : Jean-Louis Borloo sur Europe 1, François Baroin sur France inter, Michele Alliot-Marie sur RMC, Nadine Morano sur France 2, Xavier Bertrand sur Canal+, Luc Chatel sur TF1.

Premier élément du langage prévu : “C’est une réforme qui est forte. Donc qu’il y ait des manifestations fortes, ce n’est pas surprenant.” On décline ainsi la phrase du Président “Petite réforme, petite opposition ; grande réforme, grande opposition”.
Deuxième axe d’attaque, la “manipulation” des jeunes. La dramatisation est utilisée pour dénoncer les irresponsables qui font descendre les jeunes dans la rue.

Troisième axe, l’opposition manipule (aussi) l’opinion publique et transforme l’inquiétude légitime des Français en une manifestation politique. La preuve ? “Avant, il y avait des revendications, sur les femmes, les carrières longues. Maintenant, il n’y en a plus : c’est le retrait du texte ou rien”.

Enfin, dernier axe, l’Elysée conduit de façon calme et sereine cette indispensable réforme et continue de travailler.

Mais comme il sait, au fond, qu’il a perdu cette bataille de l’opinion, le Président veut passer à autre chose : Parler de la fiscalité pour oublier les retraites. Le relais est déjà pris par le ministre du Budget. Il déclarait il y a quelques jours qu’on ne devait pas toucher au bouclier fiscal. Désormais, il souligne que c’est « un symbole d’injustice ».