Retraite : l’urgence d’un réel débat
Rendue plus urgente que jamais en raison des déficits des comptes sociaux, une réforme des retraites est nécessaire. Les retraites sont notre avenir et notre bien commun, et nous portons la responsabilité de leur donner des ressources stables et sécurisées.Pour autant les orientations prises sont profondément injustes.
Le gouvernement a fait le choix de financer la réforme par des mesures d’âge, en négligeant les autres options. Seuls 1,7 milliards d’euros ont été demandés aux revenus financiers et du patrimoine, 2 milliards aux entreprises. Rien n ’a été demandé aux banques et aux établissements financiers. Le gouvernement appelle donc les salariés et les retraités à financer cette réforme.
La prise en compte de la pénibilité est aussi injuste puisqu’elle se borne à constater une invalidité. Le gouvernement privilégie ici une approche individuelle et médicalisée.
Enfin le report de l’âge légal tel qu’il est prévu, aura pour effet de pénaliser les salariés ayant commencé à cotiser tôt, et qui auront les plus petites retraites. Pour les femmes aux carrières souvent incomplètes, pour les précaires, pour les jeunes qui entrent de plus en plus tard dans la vie professionnelle, il faudra attendre 67 ans pour atteindre une retraite à taux plein.
Quand 65% des salariés de plus de 50 ans n’ont plus accès à l’emploi, comme c’est le cas actuellement, ces périodes de chômage conduiront mécaniquement à une baisse du montant des pensions.
Le groupe socialiste à l’Assemblée nationale défendra plusieurs autres propositions :
Sur le plan des ressources, la mise à contribution des revenus financiers (hausse de la taxation des bonus, stock options, participation, intéressement….). L’augmentation modérée et étalée dans le temps des cotisations patronales et salariales. La préservation du fonds de réserve des retraites grâce à une surtaxe sur les banques. Pour l’emploi des seniors, la mise en place d’un véritable accompagnement de ces salariés et un bonus-malus pour les entreprises.
La prise en compte de la pénibilité par une majoration des annuités permettant de partir plus tôt à la retraite.
Il est nécessaire qu ’un réel débat ait lieu sur ce sujet, afin que le gouvernement reconsidère son projet et répartisse les efforts pour le financement des retraites de façon juste. L’examen du texte à l’Assemblée nationale devrait se faire à partir du 7 septembre.