La forêt oubliée
La loi de Modernisation de l’Agriculture actuellement en discussion à l’Assemblée nationale sous-estime une nouvelle fois l’importance de la filière bois sur le plan économique comme environnemental.
On était en droit d’attendre de ce projet de loi non seulement l’affirmation d’une véritable volonté politique pour développer cette filière mais aussi les moyens pour y parvenir. Le texte qui est présenté n’est malheureusement pas à la hauteur de ces enjeux faute notamment d’engagement financier.
Les investissements qui sont consacrés à la forêt sont parmi les plus faibles d’Europe et la France est le pays qui plante le moins. Son déficit commercial est de plus de 5 milliards d’euros, alors que sa forêt reste une des plus vastes d’Europe. Sans politique de soutien efficace, les propriétaires abandonnent progressivement les plantations et l’investissement forestier. Et les tempêtes de 1999 et de 2009 n’ont fait que les décourager un peu plus, faute d’accompagnement suffisant de l’Etat. Alors que la demande en bois est appelée à croître, la manière dont est gérée la forêt ne permettra pas d’y faire face. Il est urgent de dépasser les simples ajustements juridiques pour s’engager sur une véritable stratégie forestière. Les professionnels de cette filière qui représente 400.000 emplois, font des propositions en ce sens. Il est urgent de les entendre.
C’est le sens de mon intervention que je vais développer à l’Assemblée nationale lors de l’examen de cette partie du texte.