Le tribunal de Lesparre sacrifié

Le tribunal d ’instance de Lesparre est sacrifié. Sacrifiée aussi la justice de proximité sur notre territoire particulièrement enclavé. Sacrifiés les justiciables médocains qui devront se déplacer désormais sur Bordeaux. Comment le Gouvernement ose t ’ il nous parler d ’aménagement de territoire et de concertation quand il ne respecte ni l ’un ni l ’autre.

La suppression du tribunal d ’instance de Lesparre pénalise les habitants des zones rurales et des petites agglomérations. Elle éloigne le citoyen de la justice.  Et la  justice, ce ne sont pas que les jugements d ’une cour d ’assises.  C ’est tout un travail de médiation, d ’arbitrage, de compromis entre les citoyens, au niveau local.

La réforme de la carte judiciaire pouvait s ’entendre mais pas en usant d ’une telle méthode de travail à l ’emporte pièce. Surtout lorsque des individus fragilisés en seront les premières victimes.

Mme Dati travaille brutalement, hativement et n ’entend que sa propre logique. Exit l ’opinion des magistrats, exit celle des élus y compris de son propre camp, exit les économies puisque cette réforme de 500 millions d ’euros  coûtera plus cher qu ’elle ne rapportera aux dires même de la Préfecture.

La méthode de travail est détestable depuis le début. La concertation promise a été abandonnée par le garde des Sceaux. Les synthèses territoriales qui devaient être mises en ligne  ne l ’ont jamais été. Les élus girondins ont été prévenus l ’avant veille du déplacement de Mme Dati à Pau.  Mme Dati  a préféré proclamer son verdict loin de Bordeaux pour ne pas essuyer les  mêmes critiques  que N. Sarkozy lors de sa rencontre avec les internes bordelais.

Il y avait  deux façons de réaliser la  réforme: soit passer en force, en contournant les intérêts évoqués soit conduire un travail de sensibilisation  avec les partenaires concernés (professionnels de la justice, élus locaux, représentants des citoyens, mouvements associatifs) .

Quel décalage entre les intentions initiales affichées et ce qui est annoncé actuellement.