Encadrer ou supprimer le crédit révolving
Nous examinerons prochainement 3 propositions de loi présentées par les députés socialistes. L ’une d ’entre elles vise à supprimer ou réformer les pratiques de crédit revolving qui pourrait tout aussi bien s ’appeler « Crédit Revolver ».
« Besoin d ’argent rapidement? »"Augmentez votre pouvoir d ’achat. » « C ’est le moment de financer toutes vos envies! » Les slogans des offreurs de crédits revolving font tout pour faire croire aux consommateurs que le bonheur est dans le prêt. Les crédits revolving (crédits renouvelables, en français) sont distribués assez facilement par les banques, des établissements de crédit spécialisés et des distributeurs, comme les grandes surfaces… L ’emprunteur dispose très rapidement d ’une somme d ’argent qu ’il dépense à sa guise. Et le volume de crédit disponible se reconstitue au fur et à mesure des remboursements effectués.
Mais cette liberté de dépenser est chèrement acquise: les taux varient entre 15% et 20%, et plus du tiers sont supérieurs à 19%! Or, si les crédits revolving ne représentent que 21% du volume total des crédits à la consommation accordés aux ménages aujourd ’hui, de plus en plus de personnes y ont recours.
Si certains ménages le font pour des raisons de facilité, la plupart n ’ont pas le choix: 15% des ménages ont accès uniquement à ce type de crédit. La crise n ’a fait qu ’empirer la donne. Et s ’il est perçu comme un moteur de la croissance française, le crédit revolving est également un poison pour les quelques 600 000 ménages français surendettés. Ils sont nombreux dans mes permanences à être tombés dans ce piège .
Je pense qu ’il est temps d ’imposer la moralisation des pratiques pour une meilleure protection et responsabilisation des consommateurs emprunteurs et de promouvoir l ’amélioration des voies de recours par l ’introduction de « l ’action de groupe » dans le droit français.